Le digital transforme l’écriture, la scénographie, les échanges avec le public. De nouveaux intervenants et de nouvelles pratiques apparaissent. L’ art de la scène s’enrichit des technologies numériques pour des expériences inédites. Le public n’est plus seulement spectateur mais acteur de sa soirée.
Au théâtre, avec Mac Beth en 3D au dernier festival d’Avignon, les effets visuels et sonores transforment l‘esthétique théâtrale se rapprochant de celle du cinéma, favorisant une nouvelle expérience, enrichie, amplifiée, transformée[1].
A Stratford, l’intégration des technologies aux pièces de Shakespear permet d’associer les spectateurs à la pièce par exemple en recueillant du feedback de l’audience pendant la représentation. Au Philadelphia Fringe Festival, les pièce sont adaptées en en fonction[2] des retours directs des spectateurs.
En France, l’humoriste Vérino s’approprie les codes et usages de la communication digitale. Ainsi, avant son spectacle, celui-ci vous invite à envoyer des messages qui apparaissent sur l’écran géant placé sur la scène et vous répond en direct sur son fil Twitter, communiquant avec les gens, avant d’entrer en scène. [3] Le public est invité à garder un lien direct avec l’humoriste -via des adresses e-mails qu’il récolte après le show- pour des e-mailing récurrents et enthousiastes enrichis de contenus spécifiques vidéo et d’invitations gratuites pour une prochaine soirée.
Vendredi 20/03/15 avec @JosselinDailly en 1e partie !! À ce soir 21h30 !! En plus, je tourne « Dis donc internet » ! pic.twitter.com/2RqD3Rcbnh
— Vérino (@verinaze) 21 Mars 2015
De l’échange, de la narration, du lien: une communication digitale dynamique pertinente et sympathique qui donne au spectateur une considération amicale.
Le digital magnifie aussi la scène. Ainsi, avec Marie-Claude Pietragalla et son fantastique spectacle Monsieur et Madame Bleu, vous êtes transporté grâce à la réalité virtuelle tridimentionnelle dans un univers poétique, moderne, parfois absurde dans lequelque vous vous retrouvez totalement immergé grâce à la boite magique[4] créée par Dassault System.
Des décors de plus de 200 mètres carrés d’images sont projetés sur le sol, les murs et le plafond de la scène.
“Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault nous font partager un rêve éveillé à la croisée de la danse, du théâtre et de l’illusion, où le réel est détourné, façonné et virtualisé”[5].
Au delà du lien et des codes de la communication digitale, les technologies numériques quand elles sont au service de l’émotion, créent des expériences inédites et surprenantes.
[1] Contribution : « Le théâtre à l’ère du numérique » par Chloé Fillion
[2] Global Shakespeare: comment le dramaturge anglais est devenu un auteur mondialisé et numérique
[3] J’ai rencontré Vérino. Il m’a parlé et raclé avec des tweets.Le nouvel observateur 25/11/14
[4] « M. et Mme Rêve », l’hommage de Pietragalla à Ionesco
[5] M. & Mme Rêve
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