Numérisation, Réalité Virtuelle, 3D sont en ce début d’année 2016 dans toutes les discussions. Force est de constater que le digital investit de plus en plus le monde l’Art au sens large, pour une expérience visiteur / spectateur de plus en plus immersive. L’art révolutionne sa relation au public tout comme l’entreprise doit l’imaginer avec ses clients.
Ainsi dans l’Exposition Chagall à la Philarmonie de Paris, la numérisation en haute définition du décor du plafond de l’Opéra de Paris par le Lab de l’Institut Culturel de Google nous offre une “nouvelle composition graphique et musicale[1]” permettant de rédécouvrir dans toute sa minutie une oeuvre merveilleuse et monumentale pour mieux nous transporter dans l’univers du grand peintre.
Car là est bien l’objectif de ces nouveaux outils numériques: nous permettre de voir l’invisible, nous immerger au plus prêt de la création pour toucher du doigt les grands génies et apporter ainsi une expérience démultipliée pour le grand public.
Au musée Dali en Floride, “Dreams of Dali” et la réalité virtuelle nous plonge dans les oeuvres du peintre espagnol “qui peignait ses rêves”. Equipé d’un casque de réalité virtuelle, le visiteur pourra être immergé dans l’Angélus de Dali, comme s’il en faisait partie intégrante. (…) en découvrant l’intérieur des sculptures et l’envers du tableau imaginé par les concepteurs de cette réalité virtuelle à couper le souffle”[2].
Les expériences se mutiplient et s’enrichissent.
Au musée d’histoire à Marseilles, un dispositif multicanal autour d’une application mobile “ vient enrichir le parcours des visiteurs au delà des portes du musées “avec des QR Codes à flasher dans la ville pour mieux la découvrir telle qu’elle était pendant l’Antiquité grecque et romaine.”[3]. L’artiste Ziv Schneider, « Museum of Stolen Art » a permis la création de la visite virtuelle avec un casque de réalité virtuelle 3D Oculus Rift d’un musée des oeuvres volées – à partir de fichier du FBI et d’Interpol- , qui n’existe pas.
La découverte des grands espaces devient également digital. Fin janvier 2016, Google nous emmène expérimenter l’ascension du mont Blanc avec des alpinistes chevronnés grâce à son casque immersif en carton Google Cardboard sur la place des Abesses à Paris et ainsi permet au grand public de vivre des expériences en réalité virtuelle grâce à l’écran de son téléphone[4].
Le cinéma est bien sûr à l’honneur grâce au digital, prolongeant le film jusqu’à chez vous: au Royaume-Uni, l’agence Franbo propose de visiter le fameux hôtel Overlook du film Shining, sans bouger de chez vous, grâce à la réalité virtuelle en utilisant un casque Oculus Rift.[5]
La musique est évidemment prétexte à de nouvelles expériementations numériques immersives. Dès 2013, l’opéra “Hastune Miku The End » “mélangeait musique classique en live et le chant en créant par ordinateur une animation holographique de dernière génération” (…) où “Hatsune Miku est resté sur scène le temps d’un opéra entier, flottant légèrement à quelques centimètres du sol au milieu de ses dizaines de musiciens et de choristes, impalpable et pourtant terriblement présente.”[6]
L’Opéra Garnier a ouvert en septembre dernier sa “3ème Scène, (…) d’accès gratuit, sans frontières et sans limitation de jauge ni de durée (…)” [7] et ne proposant que de la création numérique originale. « On invite des réalisateurs, des photographes, des dessinateurs, des écrivains, à créer des objets en lien avec l’opéra. Ce lien peut être très ténu, ils peuvent même travailler sur le fantasme de l’opéra », explique Dimitri Chamblas, directeur artistique[8].
Les grands évènements culturels sont mis en valeur et présentés de façon ludique, expliquée, accessible. Google propose ainsi une immersion complète et en 360° du lyrique et de la danse. Plusieurs caméras filmant à 360° sont installées au cœur de l’évènement, permettant au spectateur de passer de l’une à l’autre pour avoir un nouveau point de vue.” [9]
Les outils numériques, les nouvelles techniques et expérimentations digitales en permettant de nouvelles expériences immersives créent une nouvelle relation au grand public. Ces nouveaux contenus sont au service d’un storytelling générateur de fort taux d’engagement. Cette accessibilité, les suppléments d’âmes qu’ils procurent permettant de sans cesse entretenir l’intérêt croissant des visiteurs pour la culture.
Aujourd’hui, les entreprises ont les mêmes objectifs: récréer et fidéliser leur relation et accroître les intéractions avec leurs “visiteurs”, pour que, au delà de l’acte d’achat, une véritable expérience autour de l’identité des marques et de leurs produits émerge et perdure.
[1] http://chagall.philharmoniedeparis.fr/fr/exposition
[2] http://www.ladn.eu/actualites/decouvrir-dali-realite-virtuelle,article,29683.html#ixzz3xylYLvB8
[3] http://www.orange-business.com/fr/magazine/le-digital-entre-au-musee
[4] http://www.sortiraparis.com/arts-culture/balades/articles/104997-on-gravit-le-mont-blanc-en-realite-virtuelle-depuis-montmartre#Us6Q9u5BrswBA7d3.99
[5]http://creapills.com/les-idees/1-explorez-terrifiant-hotel-shining-grace-realite-virtuelle-25012016?utm_content=buffer611f6&utm_medium=social&utm_source=twitter.com&utm_campaign=buffer
[6] http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2013/12/08/premier-opera-totalement-numerique-passe-paris-personne-nen-parle-248139
[8] http://www.telerama.fr/musique/la-3e-scene-nouvelle-maison-numerique-de-l-opera-de-paris,131333.php
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